Tract à diffuser contre la répression

Les étincelles prennent un peu partout, et les manifs, blocages, rassemblements se multiplient. Pour que ça dure encore plus, et que les mouvements ne soient pas diminués par la répression, une legal team s’est mise en place à Marseille.

Une legal team, qu’est-ce que c’est ? C’est une équipe de personnes militantes, qui essaient de recenser les arrestations dans les mouvements, manifs, blocages… de donner des informations aux proches des personnes arrêtées, de les mettre en relation avec des avocat-e-s, de s’organiser pour le fric (mandats, frais divers) bref, qui essaient de rompre l’isolement face à la police et à la justice. Cette équipe dispose d’un téléphone sur lequel on peut appeler quand un proche a été arrêté, quand on a assisté à une interpellation, quand le commissariat nous a appelé pour signaler qu’un-e proche est en garde à vue.

Le numéro est 07 53 24 35 31. 
Ce numéro est important à diffuser dans les lycées/dans les manifs/dans les luttes de quartier. Cela permet de mieux savoir combien de personnes ont été arrêtées, et de mieux pouvoir s’organiser après.
 

Le tract ci dessous en pdf peut être diffusé, imprimé, distribué dans les luttes. Il rappelle le numéro de téléphone, et quelques conseils en manif.

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Halte aux expulsions ! Revendications de l’Assemblée des délogé·es

Le samedi 24 novembre, s’est tenu une Assemblée des délogé·es à l’appel du collectif du 5 novembre – Noailles en colère, qui a adoptée une plateforme de mesures d’urgences reproduite ci-dessous.

La première Assemblée des délogé·es de Marseille, tenue le samedi 24 novembre à l’appel du Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, dénonce et s’alarme de la psychose organisée par les pouvoirs publics et du non-respect des droits des personnes délogées. Elle se déclare solidaire de tou·tes les délogé·es et appelle à la vigilance citoyenne concernant les évacuations et les relogements des habitant·es. Nous mettrons pour cela en œuvre les moyens d’action nécessaire et portons les revendications suivantes.

Nous appelons tou·tes les personnes délogées à se saisir de ces revendications et à défendre nos droits collectivement. Nous demandons au vu de la situation exceptionnelle et dramatique à ce que ces mesures soient appliquées sans distinction de secteur (secteur dit du drame ou non), de statut d’occupation, de revenu ou de nationalité. Les bailleurs doivent être tenus de respecter leurs obligations, avec un soutien des pouvoirs publics si nécessaire. Les pouvoirs publics doivent assurer un soutien équivalent pour les propriétaires occupant·es. Nous porterons ces revendications dès aujourd’hui et publiquement auprès de la Mairie, de la Préfecture, de la CAF, les entreprises d’énergie du Conseil départemental et du Conseil régional (que nous nommerons « pouvoir publics » dans ce document). Nous exigeons d’être reçus par les services techniques et élu·es compétents.

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Lundi 12 Nov – Infos

9h30 ce matin, lundi 12 novembre: Droit de retrait exercé par certains ouvriers de la Plaine!

Présentes sur site dès 6h du matin, une cinquantaine de personnes ont bloqué l’accès au chantier à l’arrivée des ouvriers. Un petit déjeuner d’accueil était prévu pour signifier que ce blocage était une action d’opposition au projet de la SOLEAM et non une démonstration d’hostilité envers les travailleurs du chantier. Par ailleurs une lettre s’adressant à ces derniers et expliquant la démarche ainsi que les revendications des personnes présentes leur a été distribuée durant la matinée.

Contrairement à vendredi 9 novembre, les ouvriers de NGE n’ont pas cherché à forcer physiquement l’accès pour rentrer sur le chantier avant l’arrivée de la police. Par ailleurs l’objectif ayant été d’empêcher les ouvriers d’accéder au chantier, les vigiles n’ont pas été inquiétés pour entrer et sortir de la zone.

L’entreprise paysagiste mandatée pour préparer la « transplantation » est arrivée aux alentours de 7h30 et a nouvellement accepté de manière conciliante le blocage de ses engins. Ces derniers ont quitté le chantier, faisant valoir le droit de retrait, aux alentours de 9h30. Ils ont été chaleureusement applaudis et félicités. C’était la deuxième fois qu’un droit de retrait était appliqué après la pause du mur.

Trois camions de police et sept « baqueux » sont arrivés aux alentours de 8h30 et l’entrée du chantier a été dégagée non sans quelques heurts : certains officiers de police repoussant violemment des personnes qui tentaient de discuter avec les machinistes qui entraient dans le chantier, et faisant montre d’un excès de zèle dans leurs propos.

La présence des policiers a permis l’entrée d’engins (tracto-pelle), de fourniture (bois) et le retour des ouvriers qui avaient été si bien reçus et qui étaient partis pour mieux revenir. Les travaux ont donc pu débuter après 10h. La police s’est retirée à 10h15.

On lâche rien!

Droit de retrait exercé sur la Plaine!

9h ce matin, vendredi 9 novembre: Droit de retrait exercé par les ouvriers de la Plaine!

Présentes sur site dès 6h du matin, une trentaine de personnes ont bloqué l’accès au chantier à l’arrivée des ouvriers.
 
Les vigiles étant déjà partis, les ouvriers de NGE ont d’abord réagi avec stress et violence en forçant physiquement l’accès pour rentrer sur le chantier. Une voiture de police municipale est passée sans s’arrêter.
 
L’entreprise de « transplantation » est ensuite arrivée et a accepté de manière très conciliante le blocage de ses engins. Le chef a été malgré tout énervé de trouver le pneu du camion crevé…
 
Après une demi-heure de travail des ouvriers de NGE au sein du chantier, avec une présence accrue des opposant.e.s à l’extérieur, les ouvriers ont stoppé le travail. Le dialogue s’est renoué tranquillement à travers le portail, du café a été apporté aux ouvriers.
 
Ils ont exprimé leur regrets suite aux heurts qui ont eu lieu et ont temoigné de leur ras-le-bol de travailler dans ces conditions oppressantes. Deux constats communs: personne n’a de raison d’en vouloir aux autres, et les (ir)responsables de cette situation regrettée par tous sont bien loin d’ici.
 
Deux camions de police et 6 « baqueux » sont arrivés vers 8h30 et l’entrée du chantier a été dégagée sans heurts. 
 
Un constat policier a été signé par le chef de chantier puis les ouvriers ont tous quitté le chantier. Ils ont été chaleureusement applaudis et félicités (« Bravo les gars! », « Bon weekend! »), répondant par des sourires en coin.
 
On lâche rien!

La Plaine, Noailles même combat – Mediapart 6 Novembre

par JEAN-PHILIPPE VAZ

Comment ne pas être en colère après l’effondrement de deux immeubles en plein centre ville de Marseille?

Nous sommes au lendemain de cette catastrophe qui n’a rien de naturelle et à l’heure où les pompiers et secouristes fouillent encore les décombres des immeubles effondrés à la recherche de survivant(e)s et de victimes, mon émotion est toujours aussi grande ainsi que ma colère…

A deux pas de la Plaine où la mairie, la Soleam, la préfecture de police ont employé les gros moyens (1000 tonnes de murs de béton de 2,50 de haut pour un coût de 390.000€ et l’envoi quotidien de compagnies de CRS-pour quel coût?) pour imposer par la force un projet controversé depuis 3 ans, des immeubles, que ces mêmes autorités savent vétustes, voir inhabitables, se sont effondrés sur les pauvres/précaires vivant dans le quartier de Noailles…

Marseille doit être une sorte d’exception Française (voir Européenne/mondiale), en effet le centre ville n’est pas (encore?) réservé à celles et ceux ayant les moyens et de nombreux quartiers sont populaires, peuplés par des personnes que la mairie souhaiterait voir être « remplacés » par d’autres au pouvoir d’achat plus en phase avec l’idée qu’ils/elles se font de Marseille…

Je vais « mettre les pieds dans le plat »…J’accuse la mairie (et celles et ceux qui y ont un intérêt financier) de laisser sciemment (et cyniquement) ces quartiers se délabrer afin de justifier l’éjection de cette population et son remplacement…

Sur la Plaine, c’est une dizaine d’années de laisser aller de la mairie (entretien de la voirie, des arbres, éclairage, déchets, etc) qui ont précédé ce « fameux » projet de « requalification » à 20 millions d’euros HT (il était annoncé à 11,5 millions au départ), à Noailles c’est « l’institutionnalisation » des marchands de sommeil et/ou de propriétaires n’effectuant aucun travaux (mais encaissant « loyers » et charges) et la gentrification par « petites » touches (la Soleam est maître d’œuvre de l’édification d’un hôtel 4 étoiles jouxtant le petit marché-dernièrement rénové-et les rues adjacentes emplies de commerces à petits prix de nourriture de tous les continents) qui est à l’œuvre…

Si vous vous promenez dans le quartier de Noailles, vous y entendrez tous les idiomes, y verrez toutes les couleurs de peau, respirerez les diverses odeurs d’épices et de nourriture et ce, très proche de « l’aseptisé » Vieux-Port (sur lequel chacun(e) pourra noter l’absence d’arbres par exemple et le peu ou absence d’équipement public-bancs, toilettes, points d’eau)…Cette « tache » (du point de vue de la mairie) que constitue le quartier de Noailles est intolérable, comme l’est la contestation du projet de « requalification » de la Plaine…

A chaque manifestation que nous avons mené depuis 3 ans contre cette « requalification », nous avons entonné un « la Plaine, Noailles, même combat » lorsque nos pas nous menaient à proximité (la Soleam a ses bureaux en face de l’hôtel en cours d’édification) de Noailles et le drame qui vient de toucher ce quartier ne peut être déconnecté de l’immense responsabilité de la mairie quant aux divers drames quotidiens que vivent de nombreuses personnes dans divers quartiers de la ville (certains n’ont plus accès à de l’eau potable depuis des dizaines d’années, par « exemple »)…

Ecrire est un exutoire, pour autant ma colère (et celle de nombreuses personnes de Noailles ou d’ailleurs) est immense et ne s’éteindra pas et la mairie (et ses complices) vont payer très cher leurs actes immondes…

Honte à eux…

Résistances…