(source mars-infos.org)
Le 16 octobre, lors de la première journée du massacre à la tronçonneuse des arbres de la Plaine, deux intérimaires ont décidé de quitter leur poste, de ne pas jouer le jeu, de ne pas participer à la démolition du quartier. Retour sur la condition des ouvriers du chantier…
Dégoutés de travailler à massacrer les arbres et à participer à la démolition du quartier, deux intérimaires embauchés par AGILIS/NGE ont tombés leurs chasubles fluos en fin de matinée et ont quitté le chantier. Le fait d’être hués par le quartier et la honte de travailler avec les flics à fait rapidement resurgir leur conscience de classe.
Ce n’est pas évident d’abandonner le boulot, de ne pas ramener d’argent à la maison, et de se faire radier de la boîte d’interim sans doute aussi. Mais c’est pourtant ce qu’on fait ces deux ouvriers. Depuis deux jours, le quartier salue leur acte, et nombre d’habitant.e.s tentent d’expliquer aux autres ouvriers qu’ils peuvent, eux aussi, décider de ne plus subir. Il a même été proposé par les opposant.e.s de se collecter pour les éventuels futurs grévistes ou démissionnaires, de les inviter à manger et boire un coup !
Mais pour l’instant pas d’autres candidats… Deux intérimaires fanfaronnent même en faisant les « bonhommes » du chantier, en assumant une pseudo-fierté à détruire la vie du quartier, et en commençant à assumer des rôles de petits-chefs zêlès à donner des ordres à leur collègues d’infortune. Les autres ne semblent pas fièros, mais continue le travail sans moufter.
Pourtant, ça ne pas doit être psychologiquement facile d’aller embaucher tous les matins à 6h à Marignane pour NGE, la multinationale du béton des Bouches-du-Rhône, de bosser la journée entière protégés par des CRS qui gazent et matraquent, et de voir pleurer les mamies du quartier. Surtout que le bétonneur AGILIS/NGE/GUINTOLI, avide de gros pognon, n’embauche que des intérimaires avec des contrats d’un mois. Autrement dit des contrats de merde payés des miettes. Le chef de chantier de la NGE lui s’en met plein les fouilles. Et ses patrons n’en parlons pas. Mais, pour autant, il poussera ses ouvriers à la productivité. Il ne leur donnera aucune sécurité particulière. Et il passera, comme ce 16 octobre, à deux doigts de beaux accidents de travail. Un retour intempestif de lame de tronço à quelques centimètre de la guibole d’un des ouvriers sans protection. Et un arbre qui a failli tomber sur 4 CRS !!
Il est toujours temps d’aller chercher un autre taf ! Le « droit de retrait » existe ! La dignité aussi ! Et, a minima, comme dit le proverbe : « À mauvaise paye, mauvais travail ! »